Nevers – Dijon

Après avoir passé la première nuit chez Michelle et Eric (Les Kanakys) à 20km de Nevers, nous avons vraiment eu l’impression de débuter ce voyage en quittant Saint-Aubin-Les-Forges, le mardi 23.

Et il faut dire que cette première semaine a débuté à merveille, sous un ciel bleu et des températures frôlant l’indécence tant il a fait chaud.

Nous avons installé notre premier bivouac sur les ruines du site archéologique de Compierre. Un endroit magnifique que nous avons illégalement squatté. Notre nuit fut bercée par les brames des cerfs et les ululements des hibous. Au matin ce ne fut pas le même accueil, le président de l’association des fouilles du site voyant son trésor pillé par des sauvages a manqué faire une crise cardiaque. En 30 ans, nous étions les deuxièmes couillons à oser pareil sacrilège. Nous avons donc gentiment repris la route après avoir redressé l’herbe écrasée à l’emplacement de la tente.

Les deux jours suivants ont également été très beaux. Nous avons suivi une partie du canal du Nivernais. Cela nous a permis de soulager un peu les cuisses après les traîtres collines du Nivernais. Puisqu’à Nevers, dès que nous avons mis notre bardât sur nos vélos, nous nous sommes rendus compte que nous avions déjà beaucoup trop de choses. C’est assez paradoxal puisque nous avons passé des mois à chercher le matériel le plus léger possible pour finalement se retrouver à porter des choses pas spécialement étudiées pour le voyage léger. Je pense notamment au gros sur-pyjama en laine de Yanaël offert par des amis qui doit peser à lui seul presqu’un kilo. Ce n’est pas tellement le poids qui est gênant car on finit toujours par avancer même charger comme des mulets. Le plus gênant est le manque de place. Il ne nous en restait plus un brin dans nos sacoches. La première halte à l’épicerie nous a déjà posé problème puisque nous ne savions pas ou caser le pot de sauce tomate. Il faut dire que parmi toutes nos sacoches, celle consacrée à notre nécessaire de survie alimentaire était bien pleine en partant. À peu près 1,5kg de céréales, un gros paquet de noix, des pistaches salées, une grosse brioche que les kanakys nous ont donné, etc. C’est sûr, nous ne mourrons pas de faim.

Après la visite de Vézelay et la montée en vélo (notre première 10%) jusqu’à l’église abbatiale Marie-Madeleine, les choses ont commencé à se gâter au niveau climatique. Nous nous sommes réveillés vendredi sous un fin crachin qui s’est transformé en forte pluie à mesure que nous avancions. À Magny, 22km plus loin, Yanaël ne voulait plus avancer, nous avons donc rejoint l’épicerie-bar-tabac-poste du village afin d’attendre que cette pluie passe. Nous aurions pu attendre une semaine puisqu’elle n’est toujours pas passée.

Nous avons demandé à la propriétaire s’il existait une salle communale, nous avons finalement atterri dans sa caravane, réalisant ainsi le rêve d’Elouan qui en avait visité une le matin même et trouvait cela très confortable.

Avec la pluie, le froid s’est également installé. Nous avons perdu 24°C en deux jours  passant de 30°C à 6°C. Quand les chaussettes, les chaussures, les pantalons, les gants et les bonnets sont mouillés et qu’il fait froid, nous prenons réellement conscience que notre situation peut vite devenir très inconfortable. Pour s’offrir une pause chaleur, nous avons explosé notre budget à Epoisses en s’offrant le menu du jour dans un petit restaurant. Deux heures de pause bien confortables. Enorgueillis par notre succès de la veille, nous avons tenté de trouver un nouvel endroit sec où passer la nuit mais cette fois, la seule solution coûtait 65 euros. Ne voulant pas perdre la face devant nos milliers de fans, persuadés que nous sommes de vrais aventuriers, nous nous sommes repliés sous la pluie, sous la tente. La situation a bien atteint les 8/10 sur l’échelle « Qu’est-ce qu’on fous là? » avec Yanaël qui hurlait pendant que nous essayions de monter le campement, sous une pluie battante, par 3°C. Mais une fois bien au chaud, le petiot s’est rapidement endormi et nous avons pu manger et jouer une partie de sept famille sous les 13°C qu’offrait notre chalet mobile.

Heureusement, il existe les réseaux d’hébergement cyclistes et c’est avec joie et enthousiasme que nous avons rejoins Massingy-les-Vitteaux où Sophie et Patrick nous attendaient le lendemain. Au programme un feu de cheminée pour sécher nos affaires, un couscous délicieux et des conversations riches. Une très belle rencontre! Elouan a également eu beaucoup de plaisir en jouant avec Venise et Minette, les animaux de la maison.

Revitalisés par cet arrêt, nous avons rejoins Dijon lundi en fin d’après-midi et avons monté le campement sur le terrain d’une belle vieille maison cossue, en pleine ville. Nous allons y passer deux jours. La météo n’a pas l’air de s’améliorer pour les jours à venir mais nous espérons que les éclaircies ne se feront pas trop attendre.

Pour ceux qui aiment les chiffres, voici la page Statistiques :

295km parcourus pour un total de 2676 m de montée cumulée.

Avec une moyenne de 36,5km et 20€ par jour.

 

 

 

 

 

 

 

9 commentaires sur “Nevers – Dijon

  1. Merci, pour ce premier récit mais là vous allez nous donner de mauvaises habitudes, déjà que nous allons sur votre page 2x par jour histoire de voir si vos trombines y sont!!!!!

    Bizzzzz

  2. Merci pour les nouvelles!!! C’est super de vous lire. Il ne passe pas une journée sans que l’on pense à vous. J’espère que le temps s’est amélioré. Ici, à Paris, c’est la pluie et le froid. J’ai hâte de vous voir. xxxx noemie

  3. Le scénario est bien bâti, les personnages sont attachants, on s’identifie parfaitement (bien que perso j’aurai plus vu mobylette et accueil en chambre et table d’hote, mais ca c’est mon petit côté « le minimum vital de confort »). Par contre, quelques détails ne sont pas très crédibles pour le téléspectateur (genre les 6 ° pour un mois d’avril, la nièvre vallonnée.. )Mais c’est que pour être diffusé, il faut ne négliger aucun détail ! J’espère qu’il y aura pleins d’épisodes dans cette saison 1 parce que pour moi, ca fait un carton !
    Merci et A très bientot de vous lire
    Bisous

  4. Hello guys,
    En cette soirée de jour de la paresse (1er mai), petite question côté stats : combien de clopes pour Roro ? 0, comme prévu ?
    Bisous à vous, gardez vote moral d’aventuriers !
    Grosses pensées,
    Bises

  5. Ici les outardes sont toujours en migration, le soir elles se posent sur le fleuve devant la maison et quand je les entends, je pense à vos haltes nocturnes au gré de la route. Super, les textes, les photos… comme a écrit fée du vélo, nous développons une dépendance à votre aventure. Je pense à vous et vous embrasse xxxx!

  6. Wow, c’est tellement génial d’avoir de vos nouvelles, merci! J’ai bien ri en lisant le dernier texte!
    Et les photos sont magnifiques! Je pense à vous tous les jours. Gros bisous xxx

  7. Cette semaine, la brigade du bon goût vestimentaire du magazine VELO FASHION, édité par La Pédale en Folie a été horrifié par le pantacourt orange de Ronan ! Comment peut-on au 21e siècle porter un tel vêtement, alors que la tenue officielle du randonneur cycliste hype a été glissée dans leurs sacoches…Peut-être ne l’ont-ils pas trouvée… La tenue officielle

  8. Salut, Sandrine et Ronan…Elouan & Yanael… Bien avancé, bravo! Vous êtes êtes pas des veinards (hélas!): partir au printemps le plus pourri depuis 25 ans, merdalors! Mais les Bretons & les Canadien(nes) sont réputés pour l’extrême dureté de leurs crânes, dans lesquels l’eau, ou un renoncement, ne peuvent absolument pas pénétrer …Dites voir: est-ce que le plan « arriver en téléphonant la veille » fonctionne-t-il? On vous souhaite du soleil, du soleil et encore du soleil! Sophie & Patrick

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