Nevers again !

Ça y est ! Nous sommes rentrés ! Depuis une semaine à Nevers et déjà nous avons l’impression de n’être jamais partis. Le même appart, les meubles aux mêmes endroits, les mêmes trois étages à monter avec la poussette, les courses et les vélos. Nous retrouvons tout cela avec le sourire et la petite pointe de recul qu’il faut pour réaliser la chance que nous avons ! Nous l’avons longuement espéré ce moment de retrouvailles avec le confort, les copains et l’apéro. Et plus que jamais, nous savons aujourd’hui que Nevers est une belle petite ville chaleureuse, offrant un cadre de vie très agréable. Nous retrouvons la proximité des amis avec énormément de bonheur et de simplicité. Comme si c’était hier ! Oui, parce que c’était un peu hier. Le voyage a été plié au même rythme que les boîtes ont été ouvertes et déballées. Avec empressement, pour ne plus laisser la trace de l’entre-deux, du retour évasif ou indécis. Nous parlons peu du voyage, répondons rapidement aux quelques questions des plus curieux pour vite revenir sur la vie des autres. Assez parlé de nous ! Nous savons que le voyage reprendra de l’expansion durant les prochains mois. Nous voulons lui laisser le temps de mûrir. Comme un vin un peu jeune.

La dernière semaine de vélo a pourtant été agréable. La viaRhona nous a doucement conduits de Valence à Vienne (près de Lyon et non pas en faisant un détour par l’Autriche). Cette voie cyclable presque entièrement goudronnée et séparée des routes fut un vrai délice pour nous: plat, tranquille, longeant de belles parties du Rhône et traversant de très jolis villages. Nous pouvions discuter côte à côte, luxe que nous avions depuis longtemps oublié. Il a fait beau, très beau même. Tellement que nous devions nous arrêter chaque après-midi, histoire de laisser passer les heures les plus chaudes. Nous avons longé quelques départements en nous questionnant sur leurs atouts et attraits respectifs: l’Ardèche, la Drôme, l’Isère, la Loire… Où serions-nous le mieux ? Comment sont les villages et campagnes cachés derrière les montagnes ? Même l’Allier traversé en train depuis Lyon nous a paru fort joli. De beaux pâturages en vallons, une parure verdoyante, l’ensemble agrémenté de magnifiques fermes anciennes posées ici et là.

Nous avons terminé la route en beauté. Dernière journée en vélo de presque 50km de Moulin à Franchesse. Les grèves de train nous ont obligés à changer légèrement nos plans. Un peu plus de kilomètres que prévu avant d’atteindre le gîte où nous avions donné rendez-vous aux amis. Une belle très journée cependant. De tranquilles petites départementales, sans doute les vraies premières depuis notre arrivée en France, courant sous les arbres garnis des verts les plus chatoyants. Douce lumière feutrée. Encouragés par le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles. Ah ! La campagne française !

Puis les retrouvailles, les rires et les douces folies. La certitude d’être revenu au bon endroit au bon moment.

Nous ne savons pas encore ce que nous allons faire de notre peau, à part la faire bronzer un peu cet été sur les bords de la Loire et sur les plages bretonnes, mais nous sommes contents d’être ici. Les enfants retrouvent les jouets avec bonheur. Elouan a sauté sur son vélo dès notre arrivée et ne le quitte plus, sauf qu’il ne sait pas encore en faire… nous lui avons donc enlevé le pédalier pour en faire une draisienne et lui permettre de reprendre confiance et équilibre, avant son premier envol.

Yanaël vit des heures un peu moins joyeuses. Privé de tétée pour s’endormir, il manifeste son mécontentement avec rage et hurlements. Nous avons beau rester avec lui jusqu’à ce qu’il s’endorme et le faire encore dormir près de nous, l’heure du coucher n’est pas de tout repos, ni pour lui ni pour nous. Nous savons que l’accoutumance à tous ces changements ne se fera pas du jour au lendemain. Nous réalisons que le voyage a certainement marqué notre petit équipage de manière profonde. La reprise des espaces personnels devra se faire de manière douce et progressive, même si nous rêvions de nous retrouver le plus vite possible, tous les deux, dans une chambre, loin de tout dérangement…

Nos quelques démarches administratives sont en cours, mais nous savons maintenant que Ronan pourra bénéficier du chômage. Nous allons-en profiter pour prendre un peu de temps avant de retomber dans une recherche active de travail, et pourquoi pas tenter quelques changements. De mon côté, le dépoussiérage de mes projets photo s’impose, puis l’envie de mettre sur papier tout ce que j’ai pu écrire dans ma tête durant ces heures de pédalage. Ronan, quant à lui se questionne et requestionne sur ses envies et ses démarches futures. Nous aurons la surprise un jour ou l’autre. En tout cas, les projets ne manquent pas. Nous promettons d’abord la rédaction de nos bilans de voyage respectifs, certainement en ligne d’ici quelques semaines.

Sandrine

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