Nous sommes à Ljubljana depuis mercredi dernier. La capitale de la Slovénie nous a éblouies, tout comme Trieste où nous sommes descendus de bateau mardi matin. Nous pensions qu’un mois en Albanie nous avait fait oublier à quoi ressemblait une « vraie » belle ville : propre, aux bâtiments parfaitement restaurés, avec de jolies places ornées de fontaines, de larges rues piétonnes, des touristes déambulant appareil photo au cou et une apparente richesse à faire pleurer d’envie plusieurs pays… européens. Ce n’est finalement pas le contraste avec l’Albanie, ni avec la Grèce, qui nous a frappés, mais bel et bien avec tous les pays que nous avons traversés depuis l’Allemagne (et Prague). Sans nous en rendre compte, notre standard de propreté, beauté et richesse s’est décalé depuis un an. Au point où nous avions trouvé Tirana, la capitale albanaise où nous avons passé quelques jours, beaucoup plus jolie et agréable qu’espérée. Les guides touristiques la décrivent comme intéressante et colorée, mais pas très belle. Nous l’avons trouvée verte, riche et propre. En comparaison avec Ljubljana, elle nous paraît maintenant extrêmement pauvre, peu entretenue, et sans véritable centre historique. Elle nous aura pourtant marqués, profondément, comme tout le reste du pays.
Au revoir Albanie !
Il y a quelques semaines, Ronan me posait la question « c’est quoi ton classement pays ? ». Je n’y avais pas vraiment réfléchi, mais la réponse est apparue assez vite. L’Albanie s’est classée dans le top 3, et à finalement obtenu ma première position. Ce n’est pourtant pas le pays dans lequel nous avons fait le plus de rencontres, ou vu les plus beaux paysages, mais c’est celui qui m’a procuré le plus d’énergie et d’émotion photographique. J’ai eu envie de faire ce que je n’ai pas réussi à faire de tout le voyage : prendre du temps exclusivement dédié à la photo et aller vers les gens. Je n’ai bien sûr pas fait le dixième de ce que j’aurais aimé faire, mais j’ai eu envie d’en faire encore plus, j’ai eu le regret de ne pas l’avoir fait avant et la certitude que je devais y revenir pour approfondir le sujet. L’Albanie m’a donné l’impression d’avoir touché à quelque chose de rare et de précieux. Cette exclusivité m’a stimulé. Arriver dans un pays lorsqu’on vous dit qu’il ne faut pas y aller, qu’on va vous voler et vous tirer dessus est à la fois effrayant et excitant. L’excitation est largement récompensée lorsqu’on découvre un peuple accueillant et ouvert, désireux de partager son histoire, des villes authentiques, brutes, sans le lustré du vernis touristique.
Dans la ville de Ballsh, un homme d’une cinquantaine d’années est venu vers moi lorsque je me baladais seule. Il m’a raconté les difficultés de son pays et la détresse dans laquelle il se trouvait : ingénieur de formation, sans emploi, vivant seul avec sa fille. « Ce n’est pas normal que des gens comme moi, éduqués, ne trouvent pas de travail et se retrouvent dans la détresse alors que ce sont les autres, corrompus, qui se remplissent les poches ». Après avoir discuté un moment, il m’a demandé « allez-vous recommander l’Albanie à vos amis ? » « Oui, oui, bien sûr ». Comment ne pas recommander un pays européen qui nous donne l’impression d’être très très loin de chez soi, où les gens sont encore curieux de l’étranger et où le café coûte 0,35 euro !
En avançant vers le bateau qui allait nous bercer durant 40 heures jusqu’à Trieste en Italie, j’ai senti l’émotion montée. J’ai espéré très fort revoir ce pays bientôt. Le quitter représentait à la fois la fin de cette précieuse découverte et celle de notre véritable voyage. La suite est une confortable préparation au retour, agrémentée de belles retrouvailles.
Le retour
Nous sommes déjà un peu rentrés. Physiquement et mentalement. L’envie de nous retrouver dans un intérieur confortable, à faire des petits trucs quotidiens, aussi banal que de préparer à manger sur une gazinière, lancer une machine à laver, changer de vêtements tous les jours et dormir dans un vrai lit avec de vrais oreillers est maintenant plus forte que celle d’être à l’extérieur à découvrir le monde.
Nous avons également envie de préparer la suite. Nos disques durs mentaux sont remplis de beaucoup d’émotions, beaucoup d’images et de souvenirs. Nous avons maintenant besoin de retrouver un espace nécessaire à chacun de nos projets, de faire du ménage dans tout cela. Une défragmentation s’impose. Et chacun sait que ce processus peut être long.
Avant de partir, nous savions que nous allions revenir à Nevers, au moins quelques mois, puisque toutes nos affaires sont entreposées dans l’appartement en rénovation juste en dessous de notre ancien logement. Quelle ne fut pas notre surprise il y a quelques jours lorsqu’en jetant un coup d’oeil aux logements à louer à Nevers nous avons constaté que le « notre » était encore disponible. Nous avons directement téléphoné à notre ancienne propriétaire. Elle serait ravie de nous ravoir comme locataires. Cette reprise nous facilitera énormément la vie pour nous réinstaller rapidement, de manière provisoire ou pas, sans réel déménagement et sans passer par une agence ou des propriétaires inquiets qui ne nous connaissent pas : « vous avez un travail ? » « Euh, non ! », « un contrat ? », « euh, non plus ! », « du chômage… ? », « on ne sait pas trop encore… ». Même si Nevers est le paradis des appartements vacants, il reste qu’une famille sans situation professionnelle est difficile à faire avaler sans que ça coince un peu.
Pour l’instant, je trépigne d’impatience de voir ma sœur et son compagnon arriver. Ce soir, nous allons faire connaissance pour la première fois avec leur fils Ilan, né le 31 août dernier, jour de notre anniversaire (à Noémie et moi). C’est-y pas beau !
Les dix prochains jours sont dédiés à ces belles retrouvailles.
Sandrine
Savourez…..on vous attend….un peu…..quand même!
Votre fan club est fin prêt à vous accueillir, Il nous tarde d’assister à votre soirée diapo agrémentée de vos commentaires. ( quelqu’un a un projo ? ). j’en connais une qui se languit de son jeune « amoureux » et nous nous réjouissons de vous retrouver au lieu habituel ;).
Tout le staff de la pédale en Folie se prépare à accompagner en fanfare votre retour imminent !
Ahhhh Ljubljana, ça me rappelle des souvenirs…! Ou plutôt un trou noir !
Toujours un plaisir de vous lire.
Bye
Arrrh putain hé la je suis trop dégouté de vous avoir raté, j’arrive a l’instant à la maison, hier j’étais a 20km de Trieste en déplacement pour mon taffe (a Montfalcone exactement), je suis reparti cet apres midi et n’imaginais pas que vous étiez déjà en Italie. Putain c’est trop con, les boules, je m’en veux de ne pas vous avoir fait signe car je pensais que vous alliez remonter via le Monténégro la Croatie et la Slovénie, meme si Ronan tu y as deja sevit en arborant ta belle moustache!! Bon je lis que votre retour au bercaille est proche alors je vous souhaite de bien profiter du beau temps et des antipasti. Bisous a vous 4 Seb
Salut les fous du guidon !
Pardon de ne pas avoir répondu avant aux deux dernières belles cartes postales que nous avons reçues, et d’avoir laissé passer toutes ces nouvelles, sans un petit commentaire d’encouragement.
Les stats sont impressionnantes, c’est sûr vous allez nous revenir changés, même dans le même appartement !
Il n’y a bien qu’à Nevers que ce genre de chose peut arriver. C’est pratique cette disponibilité de l’immobilier.
Je voulais tout particulièrement féliciter Sandrine pour les dernières photos, que j’ai vues avant de lire l’article et que je trouve en effet très belles. Ca donne vraiment envie d’aller en Albanie et ça mériterait bien une belle édition.
On vous attend avec impatience, on ne vous promet pas l’exotisme et les découvertes palpitantes mais on vous assure un confort de l’inchangé (ou presque).
L’arrivée à Nevers est prévue pour quand ?
Grosses bises à tous les 4.
Nous avons déjà commandé les bocs pour Elouan et Nans place de la résistance, oui seulement des bocs, ils sont encore jeunes ! Vivement ces retrouvailles mais profitez bien de ces dernières étapes. Tant mieux si vous pouvez retrouver votre ancien appart (c’est quand même absolument incroyable !) sinon des lits chauds et confortables vous attendent à la maison.
Pleins de gros bisous